Albonit Nishori, un U16 dans la cour des grands
À seulement 15 ans, l’attaquant des U16 du Thonon Évian Grand Genève FC a été appelé pour la première fois en sélection nationale du Kosovo. Entre détermination, humilité et attachement à ses racines, Albonit Nishori marque déjà des points bien au-delà de la région.
Il a la voix posée, les idées claires et les crampons bien plantés dans le sol. À seulement 15 ans, Albonit Nishori ne parle ni d’avenir lointain, ni de rêves démesurés. Lui préfère « rester concentré sur maintenant ». Mais ce « maintenant » a déjà une belle allure : une première sélection nationale avec le Kosovo, alors qu’il évolue encore en U16 R1 avec le TEGG. Une fierté pour ce pur produit de la région, qui n’oublie jamais d’où il vient, ni ceux qui l’ont accompagnés.
« Je suis fier d’être Kosovar »
Né en Haute-Savoie de parents originaires du Kosovo, Albonit n’a jamais perdu le lien avec le pays de ses origines. « Toute ma famille est là-bas. Mes oncles, mes proches… J’y vais souvent. Je suis attaché à 100 % à ce pays », explique-t-il. Alors, quand le mail de la Fédération est arrivé, l’émotion a été immédiate. « J’étais chez moi, mon père m’a dit : “Regarde, j’ai un truc à te montrer.” Il m’a montré un mail que Jason Da costa, responsable de la pré-formation, lui avait transféré. C’était la Fédération du Kosovo qui annonçait ma sélection. Au début, je pensais que c’était une erreur. »
Lui qui ne s’y attendait pas du tout sera le seul joueur de la formation aussi bien chez les U16 que les U18, à rejoindre un rassemblement national. De quoi mettre la pression à plus d’un… Mais pas pour lui : « Je n’ai pas la pression. Je sais que s’ils m’ont appelé, c’est qu’ils ont vu quelque chose. À moi de montrer mes qualités. » Une lucidité rare à cet âge.
Le cadre du TEGG, un tremplin
Formé à Annemasse, Albonit a rejoint le TEGG l’an dernier. Un changement naturel, qu’il qualifie « d’évolution positive ». Aujourd’hui, il s’épanouit dans un cadre structuré, entre sport-étude, internat, et entraînements quotidiens. Un rythme qu’il assume : « C’est un train de vie qui me correspond. J’ai conscience de ma chance. »
Il ne manque d’ailleurs jamais de saluer ceux qui veillent sur sa progression : « Jean-Paul (ndlr Peronin) et Mathieu (ndlr Prudent), mes coachs, sont très importants pour moi. Ils m’aident à progresser, ils contribuent à ma sélection. » Leur accompagnement, tout comme celui du club, participe à faire grandir ce jeune avant-centre au style calme et réfléchi, qui s’inspire autant de Benzema que de Cristiano Ronaldo. « CR7 c’est le modèle de travail. Mais dans le jeu, je me compare plus à Benzema, pour son calme, sa vision, son sérieux. »
Chez les Nishori, le foot est une affaire de famille. Son père jouait, son petit frère joue à Annemasse. « Si ça se trouve, ce sera le prochain », sourit Albonit. En attendant, c’est lui qui écrit les premières lignes d’un parcours prometteur, entre Haute-Savoie et Pristina.
Luan Martinez (Crédit photos Murat Sagsoz – TEGG)